Poesia senegalesa.

Bocar Diong

(Koalack, Senegal, 1946).

Sol negro Este Sol no es como ninguno de esos otros Soles No está en el Cielo Ni en el Mar No se levanta Ni se esconde Viene Viene de lo más profundo De Mí De nosotros Y no hay Eclipse que lo cubra Ni Noche que derribe Su marcha Mi sol es una diosa, una mujer, una niña Y no mira nada Sino que marcha Viene vestido de desorden Para poner en orden el corazón de los hombres

Soleil noir Ce Soleil n’est pas comme tous les Soleils Il n’est ni au Ciel Ni sur la Mer Il ne se lève pas Il ne se couche pas Il vient Il vient du plus profond De Moi De nous L’Eclipse ne le cache pas La Nuit ne le tue pas Il marche Mon Soleil est dèesse, femme, enfant Il ne voit pas Il marche Il vient vêtu de désordre Mettre l’ordre au cœur des homme

                                                              Léopold Sedar Senghor

(Senegal, 1906)

Femme Noire

Mujer Negra

Mujer desnuda, mujer negra

Femme nue, femme noire
Vestida en tu color que es vida, en tu forma que es belleza.

Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté!
Crecí en tu sombra y la dulzura de tus manos me vendaba la mirada.

J’ai grandi à ton ombre, la douceur de tes mains bandait mes yeux.
Y así que al corazón de nuestro otoño y medio día, te descubro,

Et voilà qu’au cœur de l’Été et de Midi, je te découvre,
Tierra prometida, de alturas y de altivo calcinado cuello

Terre promise, du haut d’un haut col calciné
Y tu hermosura me fulmina el corazón, como del águila el destello.

Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclair d’un aigle.

Mujer desnuda, oscura

Femme nue, femme obscure
Fruta ya madura y con la carne firme, éxtasis oscuros de este vino negro, boca que hace lírica mi boca

Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fait lyrique ma bouche
Sabana de horizontes puros, sabana que estremece las caricias fervientes de los aires del Oriente

Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’Est
Tam tam tallado, tam tam tendido que gruñe con los dedos de quien vence

Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Tu voz grave de contralto es el canto espiritual de la amada.

Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée.

Mujer desnuda, oscura

Femme nue, femme obscure
Óleo que no arruga el viento, bálsamo de calma en los costados del atleta, en los costados de los príncipes de Malí

Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du Mali
Gacela de celestes atractivos, las perlas son estrellas en tu piel de noche

Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau
Delicias del espíritu y sus juegos, reflejos de oro rojo que en tu piel destella

Délices des jeux de l’esprit, les reflets de l’or rouge sur ta peau qui se moire
A la sombra de tu cabellera, se aclaran mis angustias con los soles a tus ojos tan cercanos.

À l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.

Mujer desnuda, mujer negra

Femme nue, femme noire
Yo canto tu belleza ahora que pasa, la forma que en lo Eterno voy fijando

Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’Éternel
Justo antes que el Destino receloso te reduzca a las cenizas, para poder alimentar las raíces de la vida.

Avant que le Destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.